En route pour un voyage à vélo

La famille Jochaud part pour un voyage de 6 mois à vélo

La famille Jochaud est en route pour un voyage à vélo

Chers amis, le 27 octobre, nous enfourcherons nos vélos pour six mois d’errance à travers l’Espagne, le Maroc, la Sicile et l’Italie. Ce départ, auquel nous pensons depuis des années et que nous préparons depuis des mois, porte déjà en lui toute la densité de l’émotion. Nous quittons notre gîte, notre foyer, nos repères. Roxane ferme les derniers dossiers, je range les cordes et les mousquetons, et dis adieu à mes élèves du Club Alpin d’Aix-les-Bains. Derrière les sourires d’adieu se cache ce mélange étrange de légèreté et de vertige qui précède les grands basculements.

Un voyage vers l’essentiel

Nous partons sans certitude, sinon celle de vouloir vivre autrement. Ce voyage n’est pas une fuite, mais un chemin vers quelque chose de plus simple, plus nu, plus essentiel. Le vélo sera notre rythme, le vent notre complice, le hasard notre guide. En avançant lentement, nous espérons retrouver la mesure du monde — celle du souffle, du pas, de la rencontre.

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L’art de ralentir

Loin du tumulte des écrans et du bruit des horaires, nous voulons réapprendre la lenteur.
Sur la route, chaque jour s’écrira comme une page blanche. Nous ne saurons pas toujours où dormir, ni ce que le lendemain apportera. Et c’est précisément cela, la promesse du voyage : se laisser traverser par la vie sans chercher à la maîtriser.

Voyager léger, vivre intensément

Nous partons pour simplifier, alléger, respirer. Pour troquer la sécurité contre la liberté, les habitudes contre l’étonnement. Une tente, huit sacoches, deux vélos Pino et le monde comme horizon. Voyager ainsi, c’est retrouver la fragilité de l’être humain face à la nature, mais aussi la joie de ne faire qu’un avec elle. C’est accepter de dépendre du vent, de la lumière, des rencontres.

Une école de vie pour toute la famille

Ce voyage est une école pour nos enfants, mais aussi pour nous. Il leur montrera que le monde ne se résume pas à ce qu’on en dit, mais à ce qu’on en vit. Que la richesse ne tient pas dans l’accumulation, mais dans la découverte et l’échange. Nous espérons qu’ils apprendront à regarder au-delà des apparences, à écouter les langues, les silences, les sourires, à troquer les écrans pour l’horizon.

La route comme miroir

En pédalant jour après jour, nous irons à la rencontre des autres, mais aussi de nous-mêmes. La route, parfois rude, sera notre miroir : elle mettra à nu nos forces, nos doutes, nos joies, notre vulnérabilité. Elle nous rappellera que la beauté n’est pas toujours spectaculaire mais qu’elle réside aussi dans un repas partagé, une main tendue, une lumière de fin d’après-midi sur un mur de pierre.

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Une philosophie du mouvement

Partir ainsi, c’est choisir la lenteur comme forme de résistance. Résister à la frénésie, à la consommation, à la dispersion. C’est renouer avec le monde tangible — celui qu’on touche, qu’on respire, qu’on traverse à la force des jambes. En voyageant lentement, nous espérons retrouver le goût du temps : celui qui ne se compte pas, mais se vit.

Chaque coup de pédale sera une prière silencieuse pour la simplicité.
Chaque montée, une invitation à la patience.
Chaque descente, un rappel de la joie pure du mouvement.

Laisser la route nous transformer

Nous ne cherchons pas un but, mais un chemin. Peut-être qu’au bout des six mois, rien n’aura changé. Ou peut-être que tout aura basculé. Les lieux traversés s’effaceront, mais quelque chose restera — une façon nouvelle de regarder le monde, de s’y tenir, de l’habiter. Nous partons le cœur ouvert, confiants dans la route et dans ce qu’elle nous apprendra. Car au fond, voyager, c’est apprendre à se laisser transformer. À chaque virage, à chaque horizon, à chaque silence, nous espérons simplement cela : être pleinement vivants.

Raphaël

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